lundi, janvier 15, 2007

Novembre est loin

Novembre est loin. L'hiver aussi. Je voudrais avoir froid dehors, quand je sors, et fermer un peu plus mon manteau.

Ce qui nourrissait mes mots ici est tari.

J'ai fait le tour de toi, du jaune de tes plages. Le tour de ta tristesse. S'il m'arrive de pleurer, mes larmes n'ont plus rien à faire ici.

J'écris ces mots comme si je ne les déposais plus vraiment chez moi. C'est sans doute qu'il est temps.

Je l'aime.

mardi, novembre 07, 2006

Catrouille

Je soigne mon vertige assis derrière la fenêtre qui donne sur le parc, au quatrième étage. Des garçons font des courses de relais sur les chemins autour de la pelouse. Je fais des pronostics.

Catrouille est partie. Elle m'emmerde à sauter sur le plancher du cinquième dès qu'elle entend une note de musique. Elle tourne comme une lionne en cage. Catrouille est rousse, anglaise et très laide. Elle n'en peut rien, bien sûr, mais comme elle n'est pas sympa, c'est comme si. Elle fait beaucoup de bruit la nuit, parfois. Et la journée elle écoute très fort les premières chansons ridicules de Florent Pagny. Je crois qu'elle est un peu folle. Et que la solitude, ça rend nerveux et ça déstabilise les neurones, à force. Je parle de solitude physique. Dans la tête, tout le monde est finalement seul, sans exception. Du moins, c'est ce qui me traverse l'esprit parfois.

Alors, j'ai un frisson.

dimanche, novembre 05, 2006

Mais qui donc me lit de là ?

Où il est question d'une tombe et de trois noix

Je suis seul dans notre maison au grand jardin, loin de la ville. J’ai mis le chauffage, téléphoné aux gens que j’aime. Mail d’I. Je retrouve la sensation de lire ses mots et de pouvoir y répondre dans la foulée, et ça me rappelle un peu là-bas...

Il a débarqué du train hier soir avec son bonnet et ses boucles juste dessous. Il avait le sourire des quais de gares. Ceux des retrouvailles, pas les autres.

Mamy parle de la Normandie. Je sens bien qu’il n’y a que là qu’elle vit vraiment les choses à fond. Ils ont eu de la visite, tout le temps. Elle a trouvé la tombe de Jacqueline, un petit tas de terre dans un coin de cimetière. « Il y avait trois noix dessus », me dit-elle. Et je cligne des yeux très fort pour faire s’enfuir la nostalgie et dans ma tête, elle n’a jamais été aussi vivante.

L’église n’a pas bougé. Quelqu’un d’autre a emménagé dans son appartement. On va voir l’étiquette sur la boîte aux lettres. Il s’appelle O. Et l’église paraît blanche au milieu de la place. Bratislava sourit en nous revoyant là, assis à deux mètres du zinc. Je souris aussi. Il est près de moi.

Tu ne mesures pas le bonheur que j’ai de me réveiller dans sa chaleur.

C’est dimanche. Je suis seul devant ma japonaise. Tout est bien.

Duel


30 octobre, 7.00 du matin. Je suis remonté au lit. Il est parti dans l’humidité avec ses affaires d’architecte sous le bras, et son gros manteau. Ce matin, on siffle tous les deux comme des trains agonisants.

Le volet n’est pas tout à fait baissé. Dehors, il y a de la brume comme dans Barry Lindon. Je vois le merisier du bout du jardin derrière une espèce de brouillard de fin de quelque chose. Deux hommes vont arriver pour le duel, l’un d’un côté du jardin, l’autre tout au fond.

lundi, octobre 23, 2006

Pillage

Samedi, je revenais de la ville. Trois jeunes se sont approchés de moi, l'un a fait mine de jouer avec moi, comme s'il voulait m'enlever une balle de foot coincée entre les jambes.

Je suis naïf, j'ai cru qu'il jouait. Puis je suis rentré à la maison et mes poches étaient vides.

Il est parti avec mon téléphone, mais ça je m'en fous. Il est parti avec les messages de lui, une poignées de mots noirs sur un écran gris. Et rien que pour ça, je lui défoncerais les yeux.

Je file

Verre de Paris

Je n'ai rien à dire. Je descends de notre quatrième étage. Les rues de Saint-Gilles sentent la pluie.

Je monte faire les courses, bêtement. Des légumes, puis du vin et du yaourt. Je passe devant un de ces cybers qui sont aussi des centres de téléphone. Il y en a plein ici. Une dame est assise, parle à quelqu'un. Elle n'a rien d'extraordinaire dans sa veste en jean bleu. Elle a déposé son parapluie à côté d'elle et regarde dans le vide. Je ne voulais pas entrer ici. Mais je me demande qui est de l'autre côté du fil, quel pays elle appelle. Alors je veux prendre l'avion. Etre loin. Et je rentre te l'écrire.

Là où j'habite, il n'y a pas le net. Je griffonne des mots sur des bouts de papiers un peu partout, et tout reste là. Tu me manques, alors je suis rentré.

Ma vie a changé. Je suis bien. Même si hier j'ai cassé un verre. Un des quatre rescapés qui lui rappellent Paris. Je lui en trouverai d'autres, cette semaine, c'est promis. Je lui ai dit qu'on enfermerait ceux-ci pour qu'à chaque fois qu'il les regarde, il voie l'église de l'autre côté de la place.

La semaine prochaine, nous y serons. Paris.

Dieu de Dieu, je l'aime à m'en faire exploser la poitrine.

vendredi, septembre 22, 2006

Emilie

Emilie Simon est belle à rester la bouche ouverte. Elle a piqué les chaussettes et la robe d’Alizée, c’est dommage, mais mon frère a l’air d’aimer ça. Moi, ça me plaît quand elle fait des vagues avec ses bras, ou qu’elle chipote à son bras bionique tout en chantant. Emilie Simon fait des notes toute douces au piano, et elle dit merci comme une fille de conte. Une espèce de Chaperon noir un peu rock mais gentil quand même. Pas une note à côté. Sa voix se balade comme sur une lame. Mais une lame coupante, acérée et précise comme un couteau à sushis. Elle a une guitare bleu ciel et blanche, comme une cuisine des années 50, ou une machine à expresso Illy. Emilie a un joli prénom, aussi. Elle n’arrivera pas à me faire bouger du popotin mais elle a un talent fou.

Les principes

- Je suis allé voir l’Enlèvement au Sérail à la Monnaie hier soir. Je ne connaissais pas du tout cet opéra. Toi oui ?
- Non peut-être ! Mais ne me dis pas que c’était pas en costume d’époque, quand même, dis ! s’offusque d’emblée ma collègue de néerlandais du haut de son accent bruxellois un rien pincé, comme dans les jolis quartiers de Woluwé.
- Ben non, ce n’était pas en costume d’époque. Mais ce n’était pas choquant pour autant ! Tant que ça se justifie scéniquement et qu’il y a une réflexion derrière, je ne vois pas ce qu’il y a de dérangeant !
- Et le mobilier, c’était du mobilier d’époque ?
- Non plus…
- Arfgh (interjection indiquant un dégoût profond ressemblant à s’y méprendre à un râle d’agonie). Ce n’est pas possible ça quand même, alleï ! Mozart a quand même écrit ça il y a combien… 300 ans ? Ce n’est pas pour aller foutre des costumes d’aujourd’hui. Ce qui est écrit est écrit et on n’y bouge plus.
- Peut-être qu’on devrait alors remplacer les éclairages par des bougies, se pincer le nez pour ne pas en respirer la fumée, parler et chanter à tue-tête comme c’était le cas à l’époque !
- Ah, là je ne dis pas, quand même, hein… C’est peut-être pousser un peu loin la charrette !
- Ben faut savoir…
- …

Trace

Je suis souvent loin de la toile. Je regarde les blogs s’agiter. Je passe, je ne laisse plus de trace. Nulle part. Souvent, je pense à tous ceux qui ont croisé mes mots, et que j’ai rejoint de l’autre côté. Beaucoup d’entre eux me manquent. Et s’ils ne me manquent pas, ils sont oubliés.
Je ne sais pas si je passerai encore ici, ni à quelle fréquence. Ma vie est incroyablement ailleurs. Elle est ailleurs mais les doigts me démangent.
Le train s’arrêtera bientôt dans notre ville à nous. Ni tout à fait la sienne, ni tout à fait la mienne. Une ville pour nous deux, et tous les autres. Une ville où tout est à faire, entre « le bleu Baltique et les galets de Noirmoutier », comme tu nous l’écris.

Et dans cette ville, je veux bien être ta mer.

Retour

Je suis tout à l’avant du train. Loin des navetteurs et des odeurs de journées de travail trop âcres pour mon humeur. Et puis je te retrouve, un peu. Occupé par tes anciennes pages que j’ai tordues dans tous les sens, je ne suis plus passé par ici.
Je me suis dit, là, pile au milieu du quai n°4, en voyant ces deux ados se quitter, elle dans le train, lui au sol, que je ne serais plus jamais à sa place à elle. Et si plus jamais n’est pas possible, je fermerai fort les yeux en attendant que ça passe.
Sel et Sucre, je veux dire le Sel et Sucre d’avant les escaliers est bien terminé. Il repose en 169 pages au pied de notre bureau. Je ne sais pas ce qu’il deviendra. On parle de publication. Je suis d’accord. Tout est prêt pour ça. Et ce jour-là, je le tiendrai relié, et je me dirai que tout est bouclé. Je sourirai sans doute, j’irai danser sûrement, avec mon amoureux, celui qui me donne envie d’habiter tous les quatrièmes étages du monde. J’appellerai L. pour lui dire que je suis heureux d’avoir vécu ces sept ans, que je ne changerais rien à ce que j’ai vécu.

dimanche, juin 25, 2006

Il a saigné sur mon épaule. Pas beaucoup. Une goutte, alors qu’il me serrait fort contre lui. Je la regarde maintenant sur la laine grise. J’ai l’estomac noué et je pleure sans m’arrêter. Je suis vide. Sans lui, je suis vide. Je veux dire avec lui loin. Pour nos dernières heures à deux devant l’église, il a tonné sa mère. J’ai tremblé en me réveillant, comme d’habitude. Alors il a mis sa main sur mon bras et j’ai respiré normalement.

Je n'ai plus de mots. Je l'aime.

samedi, juin 10, 2006

Jacqueline (5)


Ma chère Jacqueline,

Je ne sais pas à qui m'adresser ni comment faire pour que mes mots te parviennent encore. Te dire juste que je voudrais encore renverser les motos avec toi, puis retourner les tableaux, la mer en l'air, et l'air en bas, quand ils ne nous plaisent pas... Je voudrais te montrer que je réussis mes rillettes, puis te présenter l'homme que j'aime, griller du poisson dans ta cheminée, et le manger sur la petite table. Puis, aussi, s'il y a moyen, faut que tu m'emmènes en Sicile, là où tu dis que c'est beau. Là où t'as dit que tu m'emmènerais, dans deux-trois ans. Je veux te faire écouter des trucs de Brigitte Fontaine que tu aimeras, puis manger du cochon grillé devant le Mont-Saint-Michel. Et puis j'essaierai de faire un effort pour l'écraser quand tu voudras une nouvelle fois m'emmener voir les manuscrits de l'abbaye du Mont.

On m'a téléphoné hier pour me dire que tu étais "morte ce matin". Seulement, ce mot là ne va pas avec toi, puisque tu es si vivante. J'ai du mal à croire ça, tu penses... Alors, depuis hier, j'arrête pas de te voir en filigrane, c'est fou. Et en même temps, je sens comme un vide. Un vide énorme. Alors j'ai peur que ce soit vrai.

Si tu m'as mis des "Monde 2" de côté, je passerai les prendre, bientôt. Et je jouerai de l'accordéon dans le jardin, comme tu aimes.

Je t'embrasse si fort.

vendredi, juin 09, 2006

Envie de meurtre (3)


Il dit qu'on est tout proche et moi, j'ai juste envie de tuer le Thalys 9347, de le débiter à la scie électrique et d'en faire du petit bois pour les feux à métaux des habitants d'une planète lointaine, où on se chaufferait avec tous les trains qui nous éloignent l'un de l'autre à grande vitesse...

jeudi, juin 01, 2006

Autre envie de meurtre


14°C dans ma classe au plus chaud de la journée. De quoi avoir envie de se retordre la patte juste pour la voir derrière soi, cette année scolaire à la prends-moi-le-chou-pour-pas-un-balle.

J'ai bien aimé faire de la musique avec lui. Je crois que ça se voit, sur les photos. Il transpire derrière la contrebasse. On ne sait pas trop où on va. Parfois, j'oublie dans quel morceau on est. C'est souvent tendu, dissonnant comme j'aime. J-F, un vieux suisse ronchon au regard aussi alerte qu'une vache du même pays me happe, et me conseille de choisir un contrebassiste plutôt qu'un charcutier pour faire de la musique. Contrairement à la Madone à la dentelle d'hier, il me donne réellement envie de l'encadrer pour de bon, de lui noyer la tronche dans le Styx avec sa guitare toute propre d'accords tout propres dans la gueule, en guise de droit de passage. Je me contiens, et je sens mon visage virer au cramoisi.

J'aime assez Embryons desséchés, pièce pour piano de Satie.

mercredi, mai 31, 2006

Volver !


Devant moi, dans le train, il y a une dame grotesque, les joues maquillées en brun. Deux gros lacs de terre de Sienne tout mous. Elle brode un truc de dentelle rose, carré, très moche. Elle va vite. Elle a des gros doigts. Parfois, elle arrête de faire trembler son crochet pour se ronger les ongles. J’en vois très clairement un bout sur sa lèvre inférieure peinturlurée. La diva au crochet met quelques secondes à se rendre compte du morceau d’elle échoué à l’entrée de sa bouche. D’un petit souffle expert, et comme si je n’existais pas, elle l’expulse. Il atterrit à deux centimètres de ma main. Elle ne sait toujours pas à quoi elle a échappé, la vieille. Encore un peu, je l’empalais sur son crochet sans qu’elle ait le temps de contempler une dernière fois son œuvre.

Ca tire dans mon pied. Je capitule. Je cherche les trottoirs stables de Bruxelles. Je pense à lui. Puis je me dis que je suis loin, merde. Je suis loin. Je me disais qu’avec le temps, je ne compterais plus autant les nuits Chandramoukhi. Tu parles. On ira là-bas. Je voudrais qu’on réalise ce rêve-là.

Caroline, la travelote SDF du centre ville pique une crise Gare Centrale. Elle envoie valser des cannettes de bière le plus loin qu’elle peut. Hurle de sa grosse voix d’homme comme un charretier bourguignon. Elle a des mains de dockers qui tranchent avec son jupon de tulle noir. Quinze ans que je la croise, qu’elle tire sa valise, et que ça va de mal en pis. Je descends les marches le plus vite que je peux.

Puis demain, il paraît que je refais le professeur. C'est que j'ai envie d'une balade sur les docks, moi...

vendredi, mai 12, 2006

Câpres

J’ai mangé ce soir dans un truc tout propre, plein d’étoiles au Michelin, mais ça je m’en fous. Je m’en fous parce que ça ne leur a pas empêché de me servir des câpres, avec je ne sais plus quel poisson au beurre blanc (de la raie, voilà : raie cuite au beurre salé, mousseline de pommes de terre aux truffes, câpres et gelée tiède au vinaigre de vin vieux, émulsion de noisettes et citron, qu’il dit le menu). D’ailleurs, il y a trois fois plus de mots dans le menu qu’il y a de centimètres carrés de nourriture dans mon assiette. Je déteste les câpres. Hémorroïdes de martiens puants. Pour moi, c’est une aberration de la cuisine. Un truc vert que je ne donnerais même pas à un chat galeux.

Alors j’ai bouffé tout ce qu’il y avait sous les câpres, les mettant un à un sur le côté. Puis, j’ai dessiné un cœur avec, l’air très détaché. Un grand cœur vert au milieu d’une grande assiette blanche très pompeuse. La serveuse m’a fait du baratin, feignant de croire qu’il lui était adressé. Et moi j’étais ailleurs. Je riais et j’étais ailleurs. J’ai fait mon petit show. Tout le monde riait. Les serveurs, et mon papa, et ma petite sœur, et ma belle-mère pas encore saoule… Tout le monde riait avec moi. Ils ont même pris une photo de l’assiette en cuisine. Mais moi, c’est lui que j’avais en tête, le cœur prêt à exploser. Comment peut-on rire et faire rire tout le monde et pleurer en même temps, juste derrière ?

jeudi, mai 11, 2006

Soie


Je vais enlever mon plâtre ce matin alors que j’en voudrais un énorme, m’englobant tout entier, pour plus qu’on me touche. Personne. Et puis je m’endormirais comme les sales bestioles qui peuvent dormir des mois, je fabriquerais de la soie pour beaucoup plus tard. De la soie dont je ne me servirais pas parce que j’aime pas ça. Et mon cerveau irait au ralenti. Et mon cœur aussi. Il en a besoin. Il y ferait chaud de ma propre chaleur à moi tout seul et ce serait suffisant. Parce que je suis gelé, gelé et les mains moites. Je n’aurais plus faim non plus.

mercredi, mai 10, 2006

Denise apprend le jargon médical


- Mais vous gonflez de la cheville droite, Denise !
Denise, du bout de sa voix criarde et haut perchée :
- Ben oui, je suis allée chez le médecin. Il m’a envoyé faire une prise de sang ce matin à huit heures. Il m’a fait un jour deux prises de sang mais il ne les fait plus lui-même. Mais il dit qu’à l’hôpital, on a les résultats plus vite.
Montrant son cou, elle continue :
- L’autre fois, il m’avait fait une prise de sang et m’avait dit que j’avais un cloître…
- Vous voulez dire un goitre, sans doute…
- Oui, c’est ça, des problèmes avec le truc qu’on a là (doigt enfoncé sous la gorge).
- La thyroïde, vous voulez dire.
- Voiiilààà, c’est ça, la thyroïde !

mardi, mai 09, 2006

Accusé de réception

J’ai envoyé un mail à quelqu’un. J’ai eu une espèce d’accusé de réception qui disait ceci : « Cet accusé de réception vous informe seulement du fait que le message a été ouvert par le destinataire. Cela ne veut pas dire que le message a été lu ou compris. » Comme je l’ai écrit dans un français tout simple, et avec une suite d’idées que je trouvais logiques, c’est le dernier mot, « compris », qui m’inquiète un peu.

Quoique…

dimanche, avril 23, 2006

C'est con un dimanche sur une jambe


Mes cheveux poussent. Aujourd’hui, j’ai une coiffure de bébé d’un autre temps, qui boucle sur les côtés. J’ai vu ça lors de ma dernière expédition-pipi, en tournant la tête vers le miroir.

Linda Ronstadt a mal vieilli. Et puis, on ne mélange pas les Isabelles et les Irènes, s’il vous plaît.

Je déteste les donneurs de conseils, et quand c’est moi qui en donne, je sens bien que je ne devrais pas.

Je ne peux même pas courir dans le jardin et j’ai un peu mal à la tête. Aujourd’hui, c’est Frozzie sur mes chaussettes. Au-dessus du plâtre, on dirait Groquick. Je tourne en rond sur ma chaise. Dans une heure, je dois me piquer le ventre. Un truc dans la tête me dit que c’est pas normal de devoir se piquer le ventre soi-même alors j’ai froid aux mains.

Hier soir, j’ai fait un faux mouvement et un de mes bracelets verts a éclaté. Il y avait des perles partout.

J’ai lu des mots pas beaux que j’ai bien fait de lire. C’est con, mais ça me trotte dans la tête depuis deux jours. Comme ça, comme un truc insidieux.

Je savais que ça ne me réussirait pas, de donner de l’histoire.