Game over

Je rêve souvent de New-York. Un New-York fantasmé, évidemment. Il n’y a que des avenues kilométriques, larges et hautes, dans mes rêves de là-bas. Il y a trois nuits, l’immeuble est énorme et rutilant. Ses quatre faces sont recouvertes de vitres glacées, entièrement. Mais ce n’est pas New-York. Je vais voir ma grand-mère, avec des amis. Juste la voir, m’assurer qu’elle va bien. Les étages n’en finissent pas. Il me semblait pourtant qu’elle vivait au premier. Labyrinthe de couloirs. A je ne sais plus quel niveau, l’immeuble à appartements fait place aux couloirs glaciaux d’un hôpital. Je ne m’attarde pas. Un ami demande le chemin à un homme en train de nettoyer les moquettes des grands halls. Je ne me sens que vaguement perdu. On sort du bâtiment. Dehors, ce n’est plus tout à fait pareil, comme si on était sorti par l’entrée qu’on avait empruntée mais que le mastodonte lui-même avait pivoté de 90°C. Dehors tout est différent. Il y a des magasins et de l’animation. Une amie est restée calée à l’intérieur, décidée à trouver une bonne âme qui pourrait nous conduire chez bonne-maman. Elle arrive, seule. Je décide de continuer mes recherches en entrant de l’autre côté. Et si elle n’avait jamais vécu là ? Ascenseur à gauche, premier étage, porte de droite, pendant plus de vingt ans. Alors pourquoi plus aujourd’hui ? Les recherches ne mènent à rien. Alors qu’en d’autres temps, je me serais mis à paniquer et à suffoquer d’angoisse, là, tout semble léger, comme s’il s’agissait d’un jeu. Aucun trace de cet appartement. Rien. Il n’existe pas. On marche sans fin et je me réveille là.
J’ai compris. Bonne-maman est morte. Et c’est comme un jeu. Point.
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