mercredi, mars 01, 2006

Souris de Moleskine

Pas grand monde au Luxembourg. Je le traverse en diagonale. Je rejoins la rue Vavin. Je vais toucher du papier dans une boutique. J'ouvre des carnets vides, de toutes les couleurs. Je les ouvre les yeux pétillants, parce que je sais qu'un jour, probablement, ils quitteront Paris, prendront peut-être des avions ou des trains lents ou rapides, et se rempliront d'histoires toutes différentes, d'annotations et de griffonnages compris d'une seule personne. J'ai souvent envie d'ouvrir les carnets fermés sur le coin des tables des gens qui m'entourent, me transformer en petite souris de Moleskines. Je ne le fais jamais, évidemment. Le plaisir, c'est juste l'envie d'ouvrir et d'imaginer les courbes, les lettres rondes ou nerveuses et les dessins.

Aux Halles, je longe un long mur de glaces. C'est bizarre, les murs de glace. C'est comme si je me baladais avec moi juste à ma gauche, et que je n'osais pas me regarder...

Je souris dans le métro, un livre de Coloane entre les mains. Je souris parce que les jours s'allongent et que j'en prends conscience pour la première fois. Je souris parce que les jours s'allongent et que je vais connaître ça avec lui...