jeudi, janvier 12, 2006

14h22, cerveau, état des lieux

J'aurais voulu pousser le car, même sous la pluie. Ecarter les voitures dans l'embouteillage et estourbir le chanteur d'opérettes flamand qui faisait office de chauffeur. Et puis, un peu tremblant de tout ça, de ces heures sans l'autre à portée de regard, je suis arrivé chez lui, dans ses bras, sur son lit étroit d'amoureux, et c'est comme si ces huit jours partaient en fumée avec les larmes. J'ai bouclé la boucle danoise. C'est bien. Ses lèvres et ses bras valent tous les voyages de la terre. Je suis très niais et je m'en contre-balance. Je devrais partir, là, rejoindre notre belle I. dans son antre qui doit sentir un peu le figuier, et je n'y arrive pas. Il est parti en cours, me rejoindra demain. La grande grue jaune tourne comme une folle. Et quand elle tourne par ici, on dirait qu'elle va ramasser le clocher de la petite église au passage. On enterre encore, aujourd'hui. A croire, qu'ici, le curé doit faire ça bien ou que la moitié des habitants est à un stade aussi avancé que celui de notre petite vieille buveuse de bière. Il est sorti sous la pluie hier, me retrouver à Corentin et il avait des petits yeux fiévreux. Je veux bien prendre ses petits yeux, tout de suite. Je lui prêterais mes yeux d'inuit en attendant, juste le temps que ça passe. Je vais y aller. Ramasser par terre un pull à lui puis voilà.