jeudi, février 23, 2006

He never knew how disappointed he was


Mercredi matin. Retour au pays. Je ne t’écris plus. Le temps passe si vite depuis quelques semaines… Les élèves sont calmes. Le reportage sur les cathédrales semble en intéresser quelques-uns. Les autres dorment. A. n’a pas enlevé son manteau. Elle est tellement vautrée sur son banc que sa culotte verte et la raie de ses fesses dépassent de son pantalon trop étroit. Sa voisine se gratte le nez avec nonchalance et rit dans le vide. S., en rouge juste devant moi, essaie d’ameuter ses voisins immédiats en grimaçant bêtement. M. fait semblant de jouer de l’orgue sur son banc. Tout va bien, quoi… Et moi je remplis de mes mots une grande feuille à carreaux.

Je le retrouve à l’entrée de la nuit. Sa voix résonne à travers la pièce. Il travaille un commentaire d’anglais et me lit une phrase dont il aimerait venir à bout. Ca donne ceci : « He never knew how disappointed he was. » Le voyage, le froid et le chaud m’ont fatigué. Je rassemble mes forces, essaie de me concentrer sur ces sept mots obscurs, plus vraiment capable de faire avancer le schmilblik. Je compte le nombre de bougies qui, d’ici dimanche, éclaireront le visage de ma Chandramoukhi danoise, et je monte me coucher.

Le printemps arrive, et la musique avec lui. Je le sens. Pour la première fois de l’année, j’arrive à l’école mon accordéon au dos. Le trio est reformé. J’ai un peu peur. Le troisième larron tricote plus vite que toutes les grands-mères de l’Ouest. On poussera nos premières notes tout à l’heure, sous les toits d’un café de la Place du Jeu de Balle.

Je termine ma matinée à cran, sans aucune raison apparente. Juste envie de bouger, de courir et de crier. J’avale mon sandwich avec frénésie, comme si je voulais pousser le temps. Je rêve d’ellipses, une fois de plus. Mon esprit voyage entre Valparaiso que je ne connais pas, et Bruxelles que je connais si bien. Je me visse Aurelia sur les oreilles. Je me dis qu’il aimera certainement…

Je sais que je suis une éponge, que le plus simple des mots voit ses forces décuplées quand il est prononcé par lui. Il a encore fallu que je fasse le malin, alors qu’il me raccompagnait en métro jusqu’à mon train maquillé de rouge et de blanc pour le carnaval.

La mariée de gauche est tarte. Je ris. « Tu mettras la photo quand tu écriras ? » Je pense à ma grand-mère, presque aussi tarte que celle-ci, trop mince dans sa robe de mariée serrante.

J’étais dans le grand lit, ce matin, et je l’imaginais tellement bien, endormi sur le côté gauche, que j’ai eu l’impression de le voir.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Moi ma préférée c'est la chouquette de gauche, celle qui a l'air constipée le plus beau jour de sa vie... D'ailleurs elle a été touché par la paix du christ, c'est une auréole de sa race qu'elle a !!!

mar. févr. 28, 01:06:00 AM  

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