vendredi, septembre 22, 2006

Les principes

- Je suis allé voir l’Enlèvement au Sérail à la Monnaie hier soir. Je ne connaissais pas du tout cet opéra. Toi oui ?
- Non peut-être ! Mais ne me dis pas que c’était pas en costume d’époque, quand même, dis ! s’offusque d’emblée ma collègue de néerlandais du haut de son accent bruxellois un rien pincé, comme dans les jolis quartiers de Woluwé.
- Ben non, ce n’était pas en costume d’époque. Mais ce n’était pas choquant pour autant ! Tant que ça se justifie scéniquement et qu’il y a une réflexion derrière, je ne vois pas ce qu’il y a de dérangeant !
- Et le mobilier, c’était du mobilier d’époque ?
- Non plus…
- Arfgh (interjection indiquant un dégoût profond ressemblant à s’y méprendre à un râle d’agonie). Ce n’est pas possible ça quand même, alleï ! Mozart a quand même écrit ça il y a combien… 300 ans ? Ce n’est pas pour aller foutre des costumes d’aujourd’hui. Ce qui est écrit est écrit et on n’y bouge plus.
- Peut-être qu’on devrait alors remplacer les éclairages par des bougies, se pincer le nez pour ne pas en respirer la fumée, parler et chanter à tue-tête comme c’était le cas à l’époque !
- Ah, là je ne dis pas, quand même, hein… C’est peut-être pousser un peu loin la charrette !
- Ben faut savoir…
- …