Abysses
Je passe sur un blog et, à la lecture du dernier post, j’ai une envie de phrase assassine, là, comme ça. Quand ça devient trop, la bêtise me révolte. Par le Saint Prépuce de Jésus Christ, jamais lu un tel tissu de lieux communs aussi abyssaux… Rien d’assassin là-dedans, me diras-tu. C’est le commentaire que j’aurais voulu laisser qui risquait de l’être, et ça ne servirait à rien. Et puis je ne sais pas au nom de quoi je me permettrais d’avoir la critique assassine sur une page, certes dénuée du plus infime intérêt, mais personnelle et sans prétention (dixit l'auteur). Je ne lis pas les blogs. Deux-trois, pour rire, en passant. Je ne lis pas ceux des amis. Aucun. Je veux les voir, pas les lire. Envie de laisser un commentaire. Ca me démange. De toute façon, il y en a déjà de trop. Toujours la même poignée de lecteurs qui se gargarisent de bons sentiments. Elèves insupportables en dernière heure. Je leur dis. « Je vous trouve bêtes aujourd’hui. » Je congédie la classe avant l’heure. Je suis à deux doigts de penser, comme la plupart des collègues, qu’ils ne s’intéressent à rien. Quand c’est comme ça, je préfère ne plus les voir, et je leur dis aussi. Ils sont dehors avant l’heure. Tant pis si un cerbère péroxydé et vieillissant se délecte à l’idée d’aller le signaler à la direction. Je voudrais lui écrire un poème à trois sous, rigolo et beau de mots tout ronds. Mais je ne sais pas écrire de poème. Je ne sais pas jouer de violoncelle non plus. Ni faire de gâteau de Savoie à la crème au beurre au moka. Ma mamy, elle, ne sait plus "comment je suis fait." Je vais me charger de lui rappeler ce soir. J’ai des drôles d’idées dans la tête depuis quelques jours. Merde. A force de penser, merde. Et merde. Heureusement, il y a encore le Chef de gare de la Tour de Carol.